Lisa Gerpe

 

 

 

En 2012 j’ai commencé le taiJi Quan à l’âge de 6 ans

Ma satisfaction personnelle a été celle d’être championne Suisse en 2018.

Le taiJi Quan m’a permis de grandir dans tant dans l’aspect mental et surtout physique.

 

Je veux faire partager ce que j’ai appris dans ce magnifique univers.

Dans cette bulle, on apprend à gérer ses émotions et aussi à savoir se défendre.

 

 

 

 

 

Lisa a souhaité de publier son interview donnée pour la newsletter de l’association cwtach (ChenXiaoWang Association TAIJI QUAN Association Switzerland)

Interview de Renata Mäausli CWTACH Novembre 2020

Je m’appelle Lisa et j’ai 14 ans. J’ai commencé à venir chez Dao quand j’étais toute petite. Si je ne me trompe pas j’avais 6 ans. Donc ça fait 8 ans que je m’entraîne ici.
Depuis 2 ans j’entraîne les petits en collaboration avec Donato. Et je pratique aussi la forme de Tai Ji Quan style Chen avec le sabre.
Rm : Ce qui est une belle forme !
Ahh oui, magnifique.
Rm : quand tu as commencé, donc il y a 9 ans, qu’est-ce qu’on t’a enseigné ? C’était le Tai Ji Quan ?
Oui, c’était le Tai Ji Quan, la défense et tout ça. Après deux ans nous avons commencé à apprendre une forme.
Rm : quels sont les entraînements que tu suis en ce moment ?
Je recommence aujourd’hui à venir à l’entrainement après une pause. J’ai eu un accident assez grave et après la convalescence je revenais à l’entraînement. Je me suis reblessée et là je viens de faire une deuxième petite pause.

Rm : Tu t’es blessée comment ?
C’était en compétition que je me suis blessée le dos. On m’a soulevé le pied et d’un coup je suis tombée sur le coccyx. Ça s’est répercuté sur tout le dos et je n’arrivais plus à bouger mes bras et mes jambes. Je me trouvais pendant 24 heures à l’hôpital. D’un coup je me retrouvais dans un état comme si j’étais un tout petit bébé. C’est que peu à peu que j’apprenais à marcher. Tout ça a provoqué des peurs et c’est pour cela que je me suis dite de reprendre gentiment l’entraînement pourrait me faire du bien. Un deuxième accident est survenu pendant une compétition nationale de sanda (léger contact) où on m’a frappé la côte et ça a blessé le foie. Et c’est à ce moment-là que j’ai dit « stop », je ne peux pas faire ces frayeurs à mes parents.

Rm : quelle est ta passion dans ta vie ?
Le matin j’aime bien aller courir, aller me défouler.
Rm : quand tu avais 6 ans qu’est-ce qui t’a amené ici chez DAO ?
A cette époque quand j’avais 5 ans j’étais un peu obèse. Et tout le monde me critiquait. Je me sentais mal dans ma peau et je n’ai pas eu une vie sociale à ce moment-là. C’est pour cela que je me suis dit que je pourrais commencer un sport où je me retrouve dans ma bulle. Pendant la même époque on a déménagé et j’ai fait la connaissance de Pascale (membre et responsable du secrétariat DAO). Elle m’a proposé de venir chez DAO. D’abord je venais ici avec mon frère qui n’a pas du tout aimé contrairement à moi qui adorait ! Et c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à maigrir. J’ai beaucoup plus confiance en moi et les critiques des autres il n’y en a presque plus du tout ou ils me passent par-dessus ! Le fait de pouvoir me défouler dans un sac m’a aidé dans la prise de confiance en moi.
Quand on est petit on ne peut pas comprendre pourquoi on est critiqué. Au fil des années je me suis rendue compte que la plupart des gens passent par là.
Ce que j’aimerais dire aux lectrices et lecteurs : de savoir être dans sa bulle, de savoir être seule est important parce qu’à tout moment on peut être lâchée par des personnes proches.
Rm : tu savais pourquoi les enfants te critiquaient ?
Souvent je rentrais à la maison en pleurant parce que les autres se moquaient de moi. A un moment donné mes parents me disaient que j’étais vraiment en surpoids. On pensait à ce que le sport, de bouger puisse faire du bien. J’ai commencé avec l’athlétisme et le ski. Mais c’est finalement le Tai Qi Quan qui m’a ouvert les yeux.
Rm : Qu’est-ce que tu pratiques en ce moment ?
Je viens tous les vendredis. Après les leçons des petits, je pratique encore la forme du sabre avec Donato pendant 10 minutes. Tu sais j’apprends assez vite ! J’ai une bonne mémoire.

Rm : Je te crois bien ! Un peu mieux que moi (...rire...)
Qu’est-ce que tu apprécies spécialement maintenant quand tu pratiques la forme du sabre ?
Je me sens libre, reposée. Quand je fais la forme je ne pense plus aux problèmes genres écoles, devoirs et tout. Et là ça me relax ; c’est comme dans un jacuzzi si je peux le dire ainsi ! Ça détend.
Rm : comment te prépares-tu à l’entraînement des petits ?
Ben, c’est une habitude. J’ai moi-même été entraînée par pleins de gens. Avec ça j’ai retenu tout ce que j’appréciais ou pas, ce qui était le mieux pour nous les enfants. Donc maintenant j’essaye de donner ce que je peux et je les entraîne comme ça.
Rm : peux-tu nous donner deux – trois exemples concrets ce que tu as bien apprécié ?
Hmmm...c’est bizarre à dire, mais frapper quelqu’un même si ce n’est pas en « full contact », la corde à sauter j’ai toujours aimé et aller vite.
Maintenant j’apprends aux petits la défense. P.ex. pour les filles quand elles se font poussées dans la rue il existe des techniques concrètes pour se défendre. Mais avec les petits on ne fait pas encore les coups de poings et les coups de pieds. Ça se développe peu à peu !
Donc le sanda est vraiment une discipline qui est enseignée aux plus grands.
Rm : quand tu étais plus petite ou même maintenant, il y quelque chose que tu n’aimais/n’aime pas trop dans les cours ?
(Silence...elle réfléchit) ... hmmm...non, il n’y a rien !
Rm : c’est très bien ! On ne va pas aller chercher plus loin ...(rire)
Aahh....des fois quand on n’est pas assez disciplinés Donato nous fait faire l’arbre. Alors ça c’est vraiment bizarre de rester dans cette position. On le faisait pendant 2-3 minutes et ça nous fatiguait.
Rm : et maintenant quand tu te mets dans la position de l’arbre, c’est différent pour toi ?
Ah, maintenant je ne l’ai plus refait.

Lisa en combat
à droite sur la photo

Rm : Quel était le plus grand défi pour toi quand tu étais petite et quel est le plus grand défi pour toi maintenant en enseignant ?
Maintenant mon défi c’est de leurs apprendre pour qu’ils soient contents. Et en ce qui me concerne c’est de reprendre le Tai Ji Quan donc mon entrainement à moi. Et peut-être reprendre des compétitions peu à peu
Mon défi d’avant c’était d’être championne suisse et je l’ai réussi.
Rm : bravo ! Toutes mes félicitations !
C’était une belle année 2018. Je me suis entraînée dure et j’ai réussie !
Rm : As-tu eu des stratégies pour surmonter tes défis, des difficultés ?
Dans le cours il faut toujours écouter pour ne pas louper des petits détails. Je m’entrainais quand je pouvais. Avec mon père on allait courir et le dimanche on allait skier. Si on peut faire des activités avec les parents, ça aide. Oui, un défi c’était le renforcement musculaire, le renforcement de mon corps pour toujours être stable. Donc quand on se fait pousser il faut réussir à se tenir et à ne pas se faire mal. C’est ça !

Lisa en combat
À gauche sur la photo

 

 

Rm : Aimerais-tu encore dire quelque chose aux lectrices et aux lecteurs ?
Oui, il ne faut jamais baisser la garde dans la vie. Jamais se laisser tomber. On a qu’une vie et il faut aller de l’avant. Si par exemple vous tombez, vous vous relevez. Et s’il faut changer de chemin, vous changez mais ne baissez jamais la garde !
Quoi qu’il arrive remettez-vous debout et continuez votre chemin !
Rm : Je te remercie beaucoup Lisa pour cet entretien et tes propos très personnels !